I love Cambodia

I love Cambodia

Dix jours après notre arrivée au Cambodge, voilà que nous le quittons déjà. Dix jours seulement, pas assez pour le découvrir réellement, en profondeur. Dix jours seulement, suffisants par contre pour l'apprécier déjà, beaucoup. Dix jours pour en découvrir un tout petit morceau. Nous n'avons été que dans 4 villes différentes mais à chaque fois, nous y avons croisé des personnes super accueillantes et chaleureuses. Partout, des "Hello!" fusent à notre passage, de francs sourires sont échangés et parfois même quelques mots, en anglais ou en français, pays anciennement colonisé par la France oblige.Du Cambodge, c'est cette chaleur humaine, malgré parfois une grande pauvreté, que je retiendrai avant tout.

J'ai aimé sortir des sentiers battus et découvrir les villages communautaires autour de Kampong Cham. Rencontrer les énergies que Sophal et Aline, chacun dans leur communauté, déploient pour offrir aux jeunes un avenir meilleur.

J'ai aimé nos journées passées à Siem Reap entre découverte des majestueux temples du site d'Angkor Wat et baignades plus que bienvenues dans la piscine de l'hôtel pour atténuer, un temps, la moiteur de nos corps. J'ai aimé notre rencontre avec Toen, un - déjà - vieil homme ultra touchant et généreux, parlant français, qui nous emmenait chaque jour sur son tuk-tuk.

A Siem Reap toujours, j'ai adoré la magnifique énergie de ces jeunes du cirque Phare (Phare Ponleu Selpak’s), association créée en 1994 juste après le régime des Khmers rouges. Dans un premier temps, une école gratuite proposant l'art (par le dessin) comme thérapie a été créée pour aider la jeunesse pauvre et troublée. Se sont ensuite ajoutées une école de musique et de théâtre et finalement une école de cirque. Un spectacle riche d'émotions qui parle donc aussi du Cambodge et de son histoire. Un spectacle époustouflant, une énergie de dingue, une communion entre les artistes et le public. Une créativité qui permet d'aller de l'avant et de guérir les blessures.

Toujours à Siem Reap, j'ai aimé les chouettes moments avec Tina, Eric et Gerda, arrivés un jour après nous sur leurs vélos, après avoir pédalé cinq jours sous un soleil écrasant.

J'ai rigolé devant le hasard qui, au détour d'une rue d'une grande ville, a mis sur notre chemin, plusieurs voyageurs croisés au Laos, comme cette sympathique famille suisse croisée sur le slowboat avec qui nous avons décidé de passer une chouette soirée au resto.

J'ai également aimé l'accueil et l'énergie magnifique de Martin, directeur adjoint aux enfants du Mekong, association française de parrainage qui œuvre depuis 1958 dans le but de scolariser les enfants afin de les aider à sortir de la pauvreté.
Martin nous a accueilli chaleureusement au centre de Sisophon où nous avons eu un très chouette échange avec lui. Je ne me suis par contre pas sentie à l'aise lorsque nous avons visité le centre avec une jeune travailleuse de l'équipe sociale, ancienne enfant du Mekong. Elle nous a emmenés dans différentes classes ; à notre arrivée, les jeunes se levaient pour nous accueillir, nous échangions alors quelques mots en anglais avec eux. Dans une classe, ils nous ont même chanté la chanson de l'alphabet en français. Je me suis alors sentie comme le colon blanc qui vient regarder comment travaillent les gentils petits indigènes, s'ils font bien (vous comprendrez que les termes utilisés ici sont volontairement limites pour appuyer mon propos). Je ne me suis pas sentie légitime d'être là. Cela m'a fait me reposer la question de quels touristes nous choisissons d'être et me permet de réaffirmer que je refuse d'être dans une posture de touristes s'immisçant un peu trop dans l'intimité de la vie locale. J'aurais aimé pouvoir consacrer du temps à cette association, y faire du volontariat (mais cela demande un investissement d'au minimum un ou deux mois). Nous avons par contre passé un chouette moment avec deux jeunes filles autour d'une partie de Skyjo. Génial quand le jeu, universel, permet la rencontre!

Nous quittons donc le Cambodge et, malgré cette chaleur épuisante, cette moiteur qui nous colle la peau...avec un goût de trop peu ;). Un jour, j'aimerais y retourner et prendre le temps dans ce pays.