Keliki painting school

Nous avons passés 6 jours à Keliki painting school, une sorte d’homestay tenu par une famille qui a décidé d’accueillir les touristes dans leur maison pour leur faire découvrir la culture balinaise. Ici, vivent 3 générations, la grand mère, ses 3 fils (Riong, Mas et Mudita) avec leurs femmes (Pitri, Ganyar, Padma) et leurs enfants. Ils parlent tous très bien le français.

Traditionnellement, les balinais habitent en famille élargie. Les fils restent habiter dans la maison des parents tandis que les femmes, lorsqu’elles se marient, vont habiter dans la maison des parents de leur mari. Si les parents n'ont que des filles, ils peuvent essayer de trouver un arrangement avec le mari de leur fille pour qu'ils viennent habiter chez eux. C'est important pour les parents qu'ils aient au moins un enfant qui reste à la maison pour prendre soin d’eux et de la maison lorsqu’ils seront vieux. Ce sont aussi les fils qui payent pour la crémation des parents.

La maison balinaise est un regroupement de pavillons (balés) qui se trouvent à l'intérieur d'un mur d'enceinte. Le mur est une protection plus magique que physique, sa fonction est d'empêcher les mauvais esprits d'entrer. Dans le mur, il y a une ouverture pour rentrer au sein de l'habitation. Face à cette ouverture, il y a un mur qui empêche les mauvais esprits de passer car ils ne savent qu'aller tout droit.

A l'entrée, se trouve la cuisine qui est toujours située côté mer car c'est le côté impur. Il y a différents pavillons, un pour chaque famille nucléaire, l'aîné à l'entrée et celui des parents âgés au milieu, à côté du pavillon ouvert qui sert aux rites de passage (le limage des dents, les 3 mois du bébé, ...). C'est aussi dans ce pavillon qu'est couchée une personne qui vient de mourir avant sa crémation.

C'est devant le pavillon des grands parents que sont enterrés les placentas des bébés de la famille, à gauche celui des garçons, à droite celui des filles.

Au milieu, il y a un pavillon surélevé, c’est le grenier a riz. 

Chaque groupement de pavillon possède également son propre temple familial, entouré d'un mur. Il n'est permis de rentrer dans le temple que vêtu d'un sarong (tissu porté comme une jupe longue). Les femmes qui ont leur règles ne peuvent pas entrer.

On y entre par une ouverture entourée de deux colonnes. Cette porte représente le mont Meru, montagne sacrée. A l'intérieur, il y a plusieurs autels aux toits de chaume. Un des autels est dédié à Vishnu, Brahma et Shiva, un autre est dédié au dieu suprême et unique Sang Hyang Widhi Wasa, un autre abrite les âmes des défunts de la famille en attendant qu'ils se réincarnent, une porte pour les femme, une porte pour les hommes. un autre est dédié à l'administration du dieu principal.

Il y a aussi un petit pavillon surélevé ouvert qui sert au maître de cérémonie. Seul le prêtre issu de la caste des bramanh peut s'asseoir sur la partie la plus élevée.

On sort du temple par une autre porte.

C’est à Keliki que Mona, Luna, Joke, Vigo et Tallulah nous ont rejoint. On dormait dans la maison familiale, dans différents balés, un pour notre famille et un pour Mona & co.

La religion rythme leur vie. Chaque matin, vêtus de leur sarong, nous voyions quelques membres de la famille, déposer des offrandes un peu partout : au temple, devant chaque balé, devant la maison, … Une  petite offrande d’un jour normal est constituée d’une sorte de petit récipient (qui peuvent avoir différentes formes) réalisé en feuilles de cocotiers ou de bananiers. Dessus, il y a des fleurs, parfois du riz, un bonbon, … et souvent un bâton d’encens si elle est destinée aux esprits positifs (la fumée porte l’offrande jusqu’à eux). Les offrandes posées directement sur le sol sont destinées aux mauvais esprits alors que les offrandes posées en hauteur sont destinées aux bons esprits. Les offrandes sont nombreuses et sont confectionnées chaque jour.

Les hommes retournent prier au temple familial avant d’aller dormir.