Malaisie, côté villes

De la Malaisie, nous retiendrons ces mots : melting pot, gratte-ciel, street art, mosquée, temples, Georgetown, ramadan, anglais, villes, little india, china town, shophouse.
Nous l'avons traversée rapidement, très rapidement, faisant des sauts de puce de ville en ville : Alor Setar, Georgetown, Ipoh, Kuala Lumpur.
Contrairement à notre itinéraire dans les pays plus au nord où la route se dessinait d'elle-même, de façon assez fluide, nous étions dans le flou le plus total sur la façon dont nous allions occuper notre temps durant les 15 derniers jours de mars, notre seule contrainte était d'arriver à Bali au plus tard le 1er avril. Trop de choix tue le choix. En effet, toutes ces tergiversations ont été des prises de tête et nous ont fatigués. Java et ses volcans nous faisaient de l'oeil mais la météo ne semblait pas propice, tête dans les nuages. Les peruthians, iles au nord est de la Malaisie nous attiraient mais cela impliquait de prendre un avion de plus, ce qu'on préférait éviter. L'île de Sumatra, sa jungle au grand J et ses orang-outangs tentaient certains d'entre nous mais notre budget en aurait pris un sacré coup. La raison nous disait de descendre jusqu'à la belle Melacca mais, le cœur n'y était pas, une ville de plus mettrait à mal notre besoin pressant de nature. Les Cameron Highlands, montagnes malaises, où l'on cultive le thé ont été vite éliminées n'ayant pas lu que de bonnes choses à ce sujet. Après avoir tourné et retourné notre itinéraire dans tous les sens, nous avons finalement décidé d'aller à Bali un peu plus tôt. Nous avons réservé nos billets d'avion le matin et en fin d'après-midi, nous étions dans l'avion, direction l'Indonésie!
Malgré ces prises de tête concernant la suite de notre voyage, nous avons apprécié la Malaisie. Alor Setar, étape d'une nuit (on a bien rigolé lors de notre arrivée tardive, à coup d'"Alors, c'est tard"), où nous avons vécu un accueil hyper chaleureux par les malaisiens croisés, repas dans un petit buibui chinois sous le chant des mosquées et des chambres d'hôtel remplies de moustiques.
Sur l'île de Penang, nous avons aimé flâner dans les ruelles de l'agréable et multiculturelle Georgetown, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Nous voguions entre Chine, Inde et Malaisie. Nos pas, à la recherche de fraîcheur et de nature, nous ont immanquablement menés au parc de la ville où nous avons trouvé une piscine publique et gratuite (!), une promenade de dingue dans la jungle à deux pas de la ville, en fin de journée, sur des sentiers aventureux où on aurait pu se perdre, une rencontre dans les hauteurs avec une sympathique chinoise et, une découverte à la tombée de la nuit d'un magnifique jardin botanique où nous avons eu une petite frayeur avec un singe qui aurait bien mordu Noé et puis Mica.







Nous avons eu l'occasion de découvrir un temple hindouiste indien et des temples chinois taoconfusionnistes ainsi que bouddhistes, dont le plus grand temple d'Asie du sud-est. Chaque soir nous entendions la mosquée chanter, toujours un régal pour les oreilles.











notre animal totem en astrologie chinoise









La population de la Malaisie forme une mosaïque de cultures, à la croisée de toutes les cultures d'Asie : malais (environ 50% de la populationl, chinois (25%), indiens (10%), philippins, indonésiens, ... cohabitent. Les religions sont également très diverses : le pays est majoritairement musulman mais d'autres religions sont bien présentes, surtout dans les villes : hindouisme, bouddhisme, taoïsme, catholicisme, ... Un vrai melting pot! Tout ce petit monde semble vivre dans une parfaite harmonie, se mélangeant et s'influençant donnant naissance à un vrai métissage culturel. Cependant, il semble y avoir un malaise, un revers à la médaille, que l'on ne ressent pas, en tant que simple touriste. Le gouvernement malais mène une politique de discrimination positive distinguant au sein même de la constitution les malais (majorité privilégiée) et les malaisiens (minorités) : logements plus chers, accès à l'université sous condition, non accès aux hauts postes politiques. De plus, ces dernières années, l'islamisme gagne du terrain, particulièrement dans le nord où la charia est appliquée par le tribunal, entraînant des peines homophobes et intolérantes.
A Ipoh, nous avons vécu le tourisme chinois : grand parking bétonné, pose photo, chemin payant creusé dans la montagne, joli petit lac entouré de montagnes calcaires, parcours bateau payant (que nous n'avons pas fait) sur le petit lac avec arrêts photos (c'est précisé), grand espace couvert avec jeux vidéo - son et lumière à profusion - , balancelles fleuries pour poses photo, échoppes de bazar. C'était rigolo de se retrouver au milieu de tout ça.







Nous avons également visité deux parties d'un grand temple chinois à flanc de montagne. Après avoir traversé un tunnel-temple creusé dans la montagne, on débouche dans un lieu secret emplit de quiétude : jardin, plantes luxuriantes, jolie pagode et tortues à la bouche rose ou jaune à cause des offrandes, faites de petits gâteaux fluos, données par les fidèles. Nous découvrons que le second bâtiment visité, devant lequel sont disposées de grandes tables emplies de très nombreuses offrandes colorées et dont l'air est saturé par les volutes d'encens est en fait un centre de crémation.






A Georgetown comme à Ipoh, nous sommes étonnés de découvrir deux villes très endormies le soir venus. Même en journée, nous avons trouvé beaucoup de devantures fermées. Nous pensons que de nombreuses échoppes de rues sont en fait fermées car tenues par des malais, musulmans, en pleine période de ramadan. Nous serions curieux de découvrir ces villes à une autre période de l'année.
A kuala Lumpur, capitale grouillante aux grattes ciel nombreux, nous nous retrouvons au 35eme étage de l'un d'eux, logement le plus accessible que nous trouvons (35 euro par nuit, c'est vraiment bon marché), avec piscine sur le toit. On contemple la ville de haut, fourmilière grouillante, mélange entre modernité et vétusté (ça vieillit mal un gratte ciel). Nouvelles constructions et projets non aboutis donnant à la ville un aspect particulier, entre luxe et délabrement. Le soir, la ville s'illumine et ça devient (presque) joli.






Niveau visite, même schéma qu'à Georgetown : Chinatown, little India, temple hindou, temple chinois. A cela, on ajoute la grande mosquée. Lors de notre visite de l'après-midi, nous nous faisons inviter pour l'iftar, la rupture du jeûne du Ramadan au coucher du soleil. Nous nous retrouvons donc le soir-même dans une salle de la grande mosquée, à partager les mets préparés par les guides bénévoles. Assise à côté d'un Ougandais, celui-ci essayera durant tout le repas de me convertir à l'Islam, me démontrant que si je suis d'accord avec le fait qu'il n'y a qu'une seule religion alors, je suis déjà musulmane.









Chaque fin d'après-midi, une pluie diluvienne s'invite, accompagnée de tonnerre. Un déluge impressionnant. Une partie de la pluie s'évapore immédiatement une fois qu'elle touche le sol.

Kuala Lumpur bouge, vibre, vit. Une vraie capitale. La foule est dense dans les rues, de jour comme de nuit, ça nous change de ses petites sœurs.
Kuala Lumpur m'a fatiguée. Kuala Lumpur m'a convaincue : il nous faut du vert! Go pour l'Indonésie, go pour Bali, go pour le nord et ses montagnes!



